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22 mai 2022

Quitter peut être admirable

Certaines situations ne sont pas transformables. Ou vous avez vraiment tout essayé sans y parvenir. Ça aussi il faut l'accepter, et pour vous y aider, relisez l'article du 8 mai "Accepter, c'est permettre l'action ". Car il ne reste maintenant qu’à les quitter, si elles sont devenues trop inconfortables.

Mais quitter a mauvaise presse, et est parfois assimilé à de la lâcheté, alors que la persévérance est sensée être une vertu. Tout le monde aime les histoires dans lesquelles le héros persévère au-delà de la limite de la sécurité mentale ou physique, et donc au-delà de la limite de ce qu’il est intelligent de faire, y compris s’il doit en mourir. On entend moins parler de celui qui va s’arrêter au bon moment. Personne ne le considère comme un héros. Pourtant, il est resté vivant et peut ainsi continuer à mener son action. Prenez quelques instants pour y penser. D’après vous, quel est le plus admirable des deux ?

 En plus de la valeur morale que vous pouvez accorder à la persévérance, plusieurs biais cognitifs vous empêchent souvent d’écrire le mot FIN :

Le biais d’escalade d’engagement fait que vous persévérez dans l’erreur, sur une voie qui ne convient manifestement pas, par refus de l’idée d’avoir perdu du temps et fourni des efforts pour rien :
Vous mettez du temps, de l’énergie, vos ressources mentales, émotionnelles, de l’argent dans quelque chose. Ça ne fonctionne pas aussi bien que vous l’imaginiez, et vous rajoutez de ces ressources, pensant que le problème est là. Et plus vous en ajoutez, plus cela devient difficile d’arrêter. De reconnaître que vous n’êtes pas sur la bonne voie, que vous vous êtes trompé. Alors vous en remettez encore, pensant (ou voulant penser) ça va finir par payer. Et plus vous mettez de moyens moins vous pouvez accepter que vous vous êtes fourvoyé.  

Le biais d’asymétrie du regret fait que nous sommes très tolérants pour le malheur dû au fait d’avoir persévéré et très intolérant pour le malheur qui découle d’un changement de chemin.
En effet, ne pas agir n’a pas l’air d’être une décision, contrairement à agir. Si vous ne quittez pas votre job, vous n’avez pas l’impression d’avoir pris une décision, alors que si vous en changez, vous aurez l’impression d’en avoir pris une importante. Si vous ne quittez pas cette personne, vous avez peut-être l’impression de repousser le moment de prendre une décision. Alors que si vous la quittez, vous en avez pris une majeure.
Mais en réalité, dans les deux cas, la décision de ne pas partir est réellement une décision, une forme d’action, aussi importante et structurante que celle de partir.

Le biais de status quo, enfin vous fera préférer le chemin sur lequel vous êtes déjà et que vous connaissez, et renforce ainsi, si l’en était besoin, votre aversion au changement, et donc votre incapacité à quitter quelque chose pour prendre une autre voie.

Équipés de tous ces biais cognitifs, vous voilà presque impuissants à arrêter, quitter, mettre fin à quelque chose qui ne vous convient plus. Et si vous trouvez que ce n’est pas très grave, (du fait de tous ces biais, notre cerveau est très efficace pour nous persuader de céder à ce qui ressemble à la facilité) je vous propose de vous poser les questions suivantes, pour chacune des situations dans lesquelles vous restez mais qui ne vous conviennent (vraiment) pas :

1-    « Si je reste dans cette situation, quelle est la probabilité que j’en sois satisfait dans un an ? »

2-    « Si je quitte cette situation (je change de job, je quitte mon conjoint, je déménage, je change de voie dans mes études, …), quelle est la probabilité que j’en sois heureux dans un an ? »

 Il y a fort à parier que votre réponse à la question 1 soit de l’ordre de 0%, et que votre réponse à la question 2 soit supérieure ou égale à 50%. Dans tous les cas, vous avez une probabilité très supérieure d’être satisfait si vous mettez fin à la situation actuelle. Alors qu’attendez-vous ? Vous connaissez désormais les biais qui vous empêchent de le faire et vous savez que statistiquement vous avez tout à y gagner. Si cela ne suffit pas, l’article de la semaine prochaine vous y aidera encore plus, restez à l’écoute !

Dans les programmes BLAST, vous trouverez des moyens de mettre fin aux situations qui ne vous conviennent plus.

photo Averie Woodard

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